A New Tomorrow for a New Life [PV Jack]

J’étais très réticente quand le médecin voulait me remettre au lit… Je ne voulais plus le quitter. Mais au final je me suis dit que cela serait mieux si je voulais qu’il soit soigné… Au bout d’une demi-heure, il avait le bas du torse bandé pour éviter que les côtes se fassent encore plus mal et sur place, il lui avait fait les points de suture. Je le regardais de plus en plus tristement à chaque fois que le médecin le faisait grogner de douleur. J’aurai été une louve je l’aurai bouffé !

Le sourire du médecin quand il lui annonça la couleur en disait long. Je pense que j’aurai piqué une sacrée colère si on me l’avait encore enlevé. Au final il allait avoir un lit près de moi… J’émis un petit rire quand il demanda à aller chercher des vêtements et que le médecin le remit à sa place. Il soupira sachant éperdument que le toubib se moquait de lui.

Je n’arrêtais pas malgré moi… Ou pas, de lorgner sur chaque mètre carré de peau qui s’offrait à ma vue. Il était torse nu, et je dois bien avoué que je ne me plaignais pas du spectacle, une fois en paix, j’ai fait le tour de mon lit avec le support de la perf, et je me suis posée à côté de lui sur le lit. Je souris quand il fit qu’on allait avoir des vacances. Je fis oui de la tête et j’ai posé ma main sur sa joue.

-Vois le bon côté des choses… Nous n’allons pas être séparés…

De ma main légèrement entravée par l’attèle j’ai caressé du bout des doigts et je l’embrasse très doucement avant de blottir ma tête sous son menton. J’ai descendu le bras entravée par la perf et j’ai fermé les yeux avec un léger sourire…

- Tu ne me laisseras plus ? Hein… Même maintenant que cet enflure est en taule… Tu ne partiras pas ?

Quand il évoqua le tatouage, j’ai souri d’une manière qui reflétait un bonheur sans fin. Il s’était fait à l’idée… Mais Il avait du déchirer le dessin de base ! Tant pis, j’en ferai un mieux ! Sa chère en ange avec de belles ailes et une couronne de fleurs… Ouais cela sonnait vachement bien !

Non, il ne m’abandonnerait pas, j’avais l’air soulagé du coup. Je pense que des sentiments réciproques étaient en train de naître ou alors il continuait tout simplement de se développer. La chose que je ne voulais pas voir était déjà en train de se produire, je tombais amoureuse de lui. Il devenait ma raison de vivre petit à petit, il devenait mon seul centre d’intérêt.

-Oui… je suppose que l’autre bouffon a dû le mettre en miettes ! Qu’à cela ne tienne j’ai une nouvelle idée ! Et je suis intimement convaincue qu’elle te plaira !

Je soupire, plus jamais cet enfoiré me gâchait la vie. Jack quelque part était l’homme que je n’attendais plus… Il était ce dont j’avais toujours rêvé… Mom, si tu nous regardes, soit fière… J’ai enfin trouvé un type bien. Et mon héros de surcroît. Non je ne voulais plus qu’on se lâche, et je me sentais bien, tellement bien que j’aurai voulu que jamais cela s’arrête. Il prenait tellement de délicatesse pour me parler, son regard était si doux, il n’était plus vide comme à l’époque de ma première rencontre. J’étais devenue une sorte de drogue indispensable et il était devenu la mienne. Je ne m’en plaignais pas… J’étais de nouveau blottie contre lui et je caressais du bout des doigts son torse sans risquer de le griffer avec l’attèle ou avec les ongles que j’avais fait moi-même…

Il me parla d’un événement étrange et je sentis soudain qu’il essayait de se convaincre qu’il l’avait rêvé.

-De quoi tu parles ? Il y a un problème ?

Je n’étais pas inquiète, je pense que sa compréhension du fait qu’il pouvait entendre aléatoirement la télépathie était encore assez difficile. J’étais donc la meilleure placée pour l’aider !

Bah alors ma vieille, son récit t’étonne ? Non non, c’est juste que si ce début de « don » se développe, à nous deux la vie allait jamais être ennuyeuse ! Je l’ai regardé dans les yeux. Je scrutais un nuage, mais non rien… Ah si, toujours cette tentative vaine de se persuader que c’était sur le coup de la colère…

-C’est comme cela que cela commence…

Commençai-je par dire. Oui, moi c’était survenu à la suite d’un choc sans précédent. Il se pourrait que le fait qu’il m’ait entendu plusieurs fois ne fût pas un hasard. Il resserrait son étreinte autour de moi, il semblait tout d’un coup inquiet. Je souriais doucement et j’ai déposé un baiser long et langoureux sur ses lèvres… Je l’ai par la suite regardé dans les yeux. J’avais envie de quelque chose, le genre de choses que j’avais pas ressenti pour un homme depuis des lustres. Le désir. Mon Dieu, j’avais honte de ma conduite, ce n’était pas le moment de penser à ça, en éclopé qu’on était…

J’avais la trentaine passée, je n’avais pas de situation familiale stable… Je gardais mes yeux plantés dans les siens… Et si, ma vie c’était avec lui ? Mariage, enfant, maison, chien et chat… Le rêve, qui allait enfin devenir réalité… Un petit pavillon au calme loin de Honolulu, même si je devais faire de la route pour aller bosser. Ou alors rénover le garage pour faire un studio à domicile… Fallait d’abord que je nous laisse le temps de vivre…

- Je crois que… Sous le coup d’une émotion violente… Tu puisses entendre les pensées… Je savais que tu avais des prédispositions… Pour m’entendre… Mais je ne pensais pas que le fait d’être au contact d’une télépathe comme moi… Accélèrerai le processus…

Je le regarde, mon regard en disait long… Il disait en silence « Je suis désolée… Tout est de ma faute… » Il pouvait arriver qu’à mon contact, les gens se retrouvent à avoir leurs prédispositions surnaturelles sur le devant de la scène. Je lui ai caressé la joue, mais je continuais à tomber de sommeil…

-Tout est possible quand on y croit…

Fis-je avant de bailler énormément. Il m’entraîna avec lui en ouvrant les couvertures, je me suis allongée du bon côté pour l’avoir dans mon champ de vision sans pour autant me crocheter avec la perfusion. Je le regardais dans les yeux, inlassablement. Je l’ai lentement enlacé tendrement et j’ai déposé un autre baiser tout doux.

J’ai caressé sa joue, je tombais de sommeil mais je n’arrivais pas à fermer un seul œil. Non, j’étais happé par lui, et je ne pouvais pas détourner mon regard de lui. Il n’y avait plus que lui dans mon univers en cet instant. Je me suis blottie un peu plus contre lui en essayant de ne pas lui faire de mal et à moi non plus.

J’ai recommencé à fredonner une mélodie douce et berçante. Ainsi j’espérai l’endormir en douceur, sans qu’il s’en rende compte réellement avec les antalgiques qu’il avait avalé de force de la part du médecin avant qu’il parte toute à l’heure.

Je continuais à fredonner ma petite mélodie, en caressant ses cheveux, son visage, en laissant quelques temps ma mains sur la joue, puis je repars dans ses cheveux ou mes mains se rejoignirent et repartir. Oui, j’avais envie de lui. Clairement. Oublié le viol, oublié les mauvais traitements, je n’avais que lui en tête et ce pour longtemps. J’ai fini de fredonner ma petite musique, et j’achevais ma berceuse par un baiser sans fin, tendre, langoureux et passionné, mais pourtant tout doux.

Je ne voulais pas que ce baiser s’achève, mais le sommeil gagnait à mon grand regret du terrain, j’ai mordillé sa lèvre et j’ai murmuré un « Bonne nuit » sans vraiment faire gaffe si je le disais clairement ou dans ma tête. Je me suis un peu plus enfoncée dans le creux de son cou et je me suis endormie…